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Filles dévouées

Le soutien aux parents âgés selon le genre : quel est le rôle de l’État-Providence ?

S’appuyant sur les données de l’Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE), les chercheurs distinguent entre l’aide intensive et l’aide sporadique des enfants âgés de 50 ans et plus. Le premier type de soutien signifie que les répondants aident dans l’entretien ménager, les formalités administratives et les soins personnels au quotidien. Le soutien sporadique désigne les aides réalisées au maximum une fois par semaine.
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Filles dévouées

S’appuyant sur les données de l’Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE), les chercheurs distinguent entre l’aide intensive et l’aide sporadique des enfants âgés de 50 ans et plus. Le premier type de soutien signifie que les répondants aident dans l’entretien ménager, les formalités administratives et les soins personnels au quotidien. Le soutien sporadique désigne les aides réalisées au maximum une fois par semaine. Près de 30 % des hommes et 40 % des femmes sont impliqués dans cette forme de soutien moins exigeante, tandis que moins de 15 % des répondants procurent une aide intensive (cf. graphique 1).

Graphique 1: Pourcentage d’enfants de 50 ans et plus apportant une aide à leurs parents âgés  

 

En regardant la répartition des sexes, les résultats montrent que l’aide sporadique est réalisée presque dans la même mesure par les hommes et les femmes, mais lorsqu’il s’agit de soutien intensif, ce sont les femmes qui apportent cette aide, avec une moyenne de 75% (cf. graphique 2).

 

Graphique 2: Répartition des enfants de 50 ans et plus apportant une aide à leurs parents âgés, selon le sexe

 

Instruments politiques influençant l’aide aux parents âgés

En ce qui concerne les régimes de protection sociale, les chercheurs cherchent explicitement trois instruments politiques qui pourraient avoir un impact sur l’aide apportée aux parents âgés. Premièrement, la disponibilité des services sociaux professionnels, y compris l’entretien ménager, les soins à domicile et les services de soins stationnaires. Deuxièmement, les programmes « soins contre rémunération », lorsque les membres de la famille sont rémunérés directement pour les soins apportés ou lorsque les personnes dépendantes reçoivent un soutien financier qu’elles peuvent utiliser pour rémunérer un proche ou un aide soignant professionnel. Troisièmement, les chercheurs considèrent toutes les obligations légales qui sollicitent les citoyens soit d’apporter, soit de cofinancer les soins apportés à leurs parents.   

En s’intéressant au groupe apportant une aide sporadique, on remarque qu’il y a plus d’individus impliqués dans ces activités dans les pays ayant des dépenses généreuses dans les services sociaux, ce qui est le cas dans les pays du Nord. Aussi bien les schémas « soins contre rémunération » que les fortes obligations légales sont corrélés avec un petit nombre de filles et de fils apportant des soins sporadiques  à leurs parents.

Dans le groupe apportant une aide intensive, seules les femmes sont affectées significativement par les trois instruments politiques : une haute disponibilité des services sociaux est corrélée avec un nombre plus faible de filles apportant des soins intensifs en temps, alors que des dépenses généreuses en services « soins contre rémunérations » ont un effet opposé, la part des femmes apportant des soins intensifs est légèrement plus élevée. Les chercheurs ont également trouvé que dans les pays où les obligations légales de soins assez importantes, le pourcentage des femmes apportant un soutien intensif est plus élevé que dans ceux où les obligations sont faibles voire inexistantes. 

 

Déséquilibre entre les sexes dans le soutien intergénérationnel

Pourquoi ces effets sont-ils peu visibles pour les fils impliqués dans le soutien parental intensif ? Ceci peut s’expliquer largement par les disparités entre les sexes dans l’aide intergénérationnelle : les obligations juridiques dans le cadre des soins aux personnes âgées ont tendance à être prises en charge par les femmes, et non par les hommes. Par conséquent, les responsables politiques devraient prendre en compte le fait que ces législations peuvent tendanciellement renforcer les inégalités entre les sexes en ce qui concerne les responsabilités dans le soutien aux parents âgés, alors que les services sociaux peuvent avoir un effet opposé. D’après cette étude, les services sociaux « pourraient conduire à une distribution plus équitable du soutien intergénérationnel, car ils diminuent l’aide intensive apportée par les filles et augmentent le soutien sporadique apporté aussi bien par les filles que les fils ».

 

 

Please note that only the English version is citable as this is the version that has been approved by the author(s). Please cite the PopDigest as: Matthiesen, Sigrun (2014): Dutiful Daughters: Gendered support to older parents: do welfare states matter? PopDigest 44. Berlin: Population Europe. Available at: http://population-europe.eu/pop-digest/dutiful-daughters. (Date of Access)

This Population Digest has been published with financial support from the Progress Programme of the European Union in the framework of the project “Supporting a Partnership for Enhancing Europe’s Capacity to Tackle Demographic and Societal Change”.